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Patrick Déry:
« Il y a des jeunes, malheureusement, qui trouvent ça cool de sortir des mots an anglais ou de se parler en anglais. »
Manifestement, pas juste les jeunes! 🤣
PS. Priceless : le visage de M. Legault quand il cherche à comprendre sa bourde.
Sans vouloir défendre Legault, je te gage que y’a pas grand monde dans l’assemblée qui fait pas ses toasts le matin dans un toaster. Il n’y a pas vraiment de raison de se moquer de lui parce qu’il a utilisé le mot cool.
Je ne me moque pas de lui parce qu’il utilise le mot “cool”, je me moque de lui de reprocher ce genre de chose chez les jeunes en faisant la même osti d’affaire. Comme tu le dis, la grande majorité des gens utilisent des mots anglais dans leur parler à l’occasion sans que ça leur fasse devenir anglophone ou somehow moins franco. C’est pas quelque chose d’unique à la francophonie canadienne non plus, les français aiment bien emprunter de l’anglais, et il y a plein de pays francophones en Afrique qui mélangent le français avec leur grande variété de langues locales.
Ouais mais non. Ici on parle d’un surplus de vocabulaire anglais qui s’introduit dans les conversations en français.
Par exemple :
Avant on utilisait des termes anglais surtout pour des trucs d’électroménager et de voiture ou de machinerie parce que c’était les Anglais qui étaient les patrons et nous forçaient à travailler en anglais, sinon c’était les manuels d’instructions qui n’étaient qu’en anglais. Alors, ne connaissant pas les termes appropriés, on a adopté la terminologie anglaise.
Mais aujourd’hui c’est vraiment que les nouvelles générations sont tellement influencés par l’Internet qui est en très grande majorité anglophone, qu’ils peinent à formuler une phrase complète sans anglicismes pleins de vocabulaire anglais comme somehow.
J’habite le Nouveau-Brunswick et c’est certain que le contexte linguistique est très différent pour les francophones ici, mais un sujet dont l’Acadie discute beaucoup dernièrement c’est le concept d’insécurité linguistique. Se faire dire qu’on parle mal, ça nous donne pas tant l’envie de s’exprimer, mettons.
Par exemple, je t’ai écrit un beau commentaire 100% en français à l’exception d’un mot, et je continue dans ce commentaire de m’exprimer uniquement en français. Pourtant, t’insinues que parce que j’utilise des mots anglais dans mon parler à l’occasion, je peine à formuler une phrase complète en français. Il y a beaucoup de gens par ici qui ont grandi en français mais qui ne le parlent plus à force de se faire rabaisser et de se faire dire de parler “le bon français”.
C’est certainement des enjeux qui me tiennent à coeur comme membre d’une minorité linguistique, et je pourrais partir sur une longue tangente au sujet du prescriptivisme versus le descriptivisme. Si jamais ça te dit d’en apprendre plus sur la langue de la perspective d’une communauté qui a été grandement affectée par l’anglicisation, je te recommande fortement
le podcastla baladodiffusion Parler Mal sur Ohdio. C’est animé par deux artistes acadiens et il n’y a que cinq épisodes d’une quinzaine de minutes chaque.Je sais que je répond pas mal plus tard à ton commentaire, mais je tenais vraiment à y répondre.
Je ne savais pas que tu étais acadien. Je sais que pour vous, votre parlure est un sujet très sensible. Je tiens tout d’abord à te dire que je n’avais aucunement l’intention de critiquer la parlure des acadiens ni de te faire sentir mal à l’aise. Si c’est le cas, je m’excuse sincèrement.
Je te remercie d’avoir partagé le lien pour le podcast. Je vais certainement l’écouter. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. :)